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La chronique de Jean Claude Allanic : Pas de quoi aller en prison

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Savez-vous que les gardiens de prison français sont « sous staffés » ? C'est ce que dénonçait, récemment, sur France Info, la représentante d'une association. Je suppose qu'elle se plaignait du manque d'effectifs du personnel pénitentiaire.
Par ailleurs, j'ai été heureux d'apprendre, grâce à Yahoo, que Jazz, enceinte de Laurent (on ne vous cache rien) a dévoilé sur la toile son « joli baby bump ». De mon côté, je suis en mesure de vous dévoiler que cela veut dire que la dame en question – starlette de téléréalité - a un (joli) gros ventre avec un bébé dedans et qu'elle fait partie des cohortes de « it-girls » qui font régulièrement les « unes » de « Elle », de « Closer » et autre « Gala ».
Non, une « it girl » n'est pas une fille en italique ni une italienne d'origine. Wikipedia nous apprend que le terme désigne une femme qui suscite l'attention des médias « de façon souvent subite et parfois temporaire ». Une it-girl possède, paraît-il, « un style (vestimentaire notamment), qui fait que l'attention du plus grand nombre se polarise sur elle. L'origine de cet engouement vient souvent d'un événement dans la vie de cette personne, ou d'une de ses activités. Les magazines féminins apprennent à leurs lectrices à devenir une it-girl en 5 leçons, 10 maximum, l'essentiel étant d'avoir un compte Instagram, des « it-bags » et des « it-shoes ». Pour résumer, une « it-girl » est une « Nana »à la mode, comme dirait Zola, à la tête bien faite mais pas forcément bien pleine et qui doit sa bonne fortune à la presse « people ». « Allo, Nabilla ? ».
Brexit ou pas Brexit, on voit que la perfide Albion continue à saper notre langue, celle de Molière, de Léopold Senghor, d'Aimé Césaire, de Gaël Faye, de Leila Slimani, de Dany Laferrière ou d'Antonine Maillet. Je dois avouer que j'ai moi-même été contaminé par le franglais en écrivant « footballer » sans u dans ma dernière chronique. Mea culpa ! Ce n'était même pas une coquille mais ceci me rappelle comment une simple lettre peut changer le sens d'un mot. Je pense à la mésaventure survenu à ce confrère du défunt journal « Combat ». Excédé par le nombre incalculable de coquilles dans ses papiers, il écrivit un article vengeur titré« Mes coquilles ».Ce qui devait arriver arriva et une nouvelle coquille dans le titre laissa supposer aux lecteurs une confession très intime.
Une seule lettre vous manque et tout est modifié ! Mais, parfois, c'est une lettre en trop qui fait désordre.
Ainsi, la confusion faite fréquemment par les présentateurs de radio et de télévision – et même par certains journalistes politiques ! – entre « une »élection présidentielle, par définition unique quand elle se déroule et « les » différentes « présidentielles » qui ont déjà eu lieu dans le passé. J'ai ainsi entendu un éminent éditorialiste reprocher à Emmanuel Macron de ne pas tenir les promesses qu'il avait faites « aux présidentielles ». Y aurait-il eu plusieurs élections présidentielles en 2017 en France ? Le seul reproche qu'on pourrait faire au président actuel serait de ne pas tenir les promesses faites lors de « la » campagne présidentielle. Seuls Mitterrand et Chirac qui, eux, ont étéélus deux fois chacun, pourraient être accusés de ne pas tenir leurs promesses « des » présidentielles (celles de 1981 et 88 pour l'un, celles de 1995 et 2002 pour l'autre). Certes, il n'y a pas de quoi mettre un journaliste en prison. Contrairement à ce qui se passe, hélas, dans certains pays où les présidents aspirent à se faire élire à vie.


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